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LA DÉPRESSIONOn a tous ressenti un jour un moment de déprime et même parfois pendant plusieurs jours. Cependant, cet état « finit par passer » et nous reprenons goût à la vie. Dans le cas de la dépression, cet état dure (plus de deux semaines) et envahit tous les secteurs de la vie. La dépression touche environ 10 à 15 % des hommes et 15 à 25 % des femmes. 1. Les symptômes Ce mal si répandu est pourtant bien mal connu. Comment reconnaît-on la dépression? Pour que l'on pose un diagnostic de dépression la personne doit présenter, au moins, 5 des symptômes suivants et, ce, depuis au moins 2 semaines : - Humeur triste - Isolement (retrait des situations sociales ou des relations interpersonnelles) - Perte d'intérêt généralisée (travail, loisirs, relations) - Baisse de l'énergie sexuelle - Baisse ou augmentation de l'appétit - Troubles du sommeil (insomnie ou besoin excessif de sommeil) - Culpabilité, dévalorisation, perception d'incompétence - Idées obsédantes - Agitation ou perte d'énergie (fatigue persistante) - Pensée ralentie, manque de concentration et difficultés à prendre de décisions - Idées suicidaires, parfois meurtrières (rare) 2. Types de dépression On peut répertorier différents types de dépression. Il y a d'abord la dépression majeure qui se manifeste sous la forme d’un épisode dépressif caractérisé par une série de symptômes (voir liste ci-dessus) qui interfèrent de façon marquée avec la vie de la personne. Un tel épisode peut ne survenir qu’une seule fois dans la vie ou, plus communément, se présenter à plusieurs reprises. Il peut être lié à des événements vécus difficiles ou traumatiques ou à une prédisposition biologique. La dépression n’est pas le signe d’une faiblesse ou une condition qui peut être maîtrisée par l’individu. Les gens qui en souffrent ne peuvent pas « se forcer » ou « se pousser » afin d’aller mieux! Il existe aussi une forme moins sévère de dépression appelée dysthymie. Dans ce cas-ci, les symptômes dépressifs apparaissent de manière moins intense, mais chronique et se maintiennent sur une longue période, voire des années. Il est souvent très long avant que les gens reçoivent ce diagnostic parce que les symptômes sont, à tort, associés à des traits de personnalité. La dépression peut être vécue seule (trouble unipolaire) ou en alternance avec des épisodes de manie dans un trouble bipolaire. La manie, quant à elle, qui est à l'opposé de la dépression se caractérise par les symptômes suivants : - Joie persistante et inappropriée aux événements (insolite par rapport à la personnalité de l'individu) - Sujet se rend rarement compte de son état - Est souvent plus dévastatrice que la dépression - Sensation d'euphorie - Impression de pensée plus rapide - Débit verbal et rythme d'action augmenté - Personne tournée vers l'avenir = projets grandioses et hardis - Souvent diminution des heures de sommeil - Dépenses excessives - Peut avoir augmentation du désir sexuel et donc possibilité d'aventures extra-conjugales - Peut avoir présence d'idées délirantes - Dans les cas extrêmes peut y avoir hallucinations visuelles ou auditives Finalement, on fera le diagnostic de trouble d’adaptation avec humeur dépressive lorsque les symptômes dépressifs se sont développés en réaction à une situation difficile ou à un contexte de vie stressant. On doit être en mesure d’établir les facteurs de stress et que ceux-ci aient été présents dans les mois qui ont précédé le début de l’apparition des symptômes. Beaucoup de gens qui consultent suite à une rupture amoureuse, un deuil, des problèmes familiaux, du stress au travail présentent un trouble de l’adaptation. Il faut cependant être vigilant, car celui-ci est fréquemment confondu avec la dépression majeure. Dans tous les cas, la souffrance psychologique est grande et envahissante. Les personnes ont l'impression d'être dans un vide où tous les repères habituels ont disparu et elles se sentent impuissantes à agir sur cet état. 3. Les causes Qu'est-ce qui peut bien causer ce mal atroce? En fait, les explications sont multiples. On invoquera bien sûr les causes héréditaires ou biologiques qui, selon les études, prédisposent certaines personnes à la dépression. Dans ce cas-ci, il y aurait un dysfonctionnement des cellules nerveuses (neurones) qui entraînerait un déficit des substances (neuromédiateurs) qui permettent le passage de l'influx nerveux ce qui perturberait l'humeur. Par ailleurs, il n'est pas rare d'observer que les gens qui vivent une dépression ont vécu des stress ou traumatismes récemment dans leur vie qui ont entraîné une détresse psychologique importante. Certaines carences dans l'enfance peuvent aussi prédisposer à l'installation d'attitudes et réactions négatives (ex. : défaitisme) qui favorisent l'émergence de la dépression. De la même façon que certains types de personnalité sont plus sujets à devenir déprimés. En fait, dans la réalité, c'est souvent le cumul des causes psychologiques et physiologiques qui expliquent une dépression. 4. Le traitement Comment traite-t-on la dépression? À l’heure actuelle, on s'entend pour suggérer que le traitement combiné de la médication et de la thérapie constitue la façon la plus efficace de traiter la dépression. La médication (antidépresseurs) vise à rétablir l'équilibre chimique du cerveau en intervenant auprès des neuromédiateurs (substances qui assurent les échanges nerveux entre les neurones). Les antidépresseurs ont pour but d'augmenter le processus naturel de guérison. Ils n'engendrent pas d'accoutumance, mais peuvent parfois produire des effets secondaires qui tendent à s'estomper après environ deux semaines. Généralement, les gens commencent à ressentir des effets positifs après quelques semaines. L'on peut compter en moyenne de 6 mois à un an pour « sortir de la dépression ». La psychothérapie, quant à elle, permet l'exploration et l'expression des émotions douloureuses liées à l'état dépressif. Elle vise aussi à mettre en lumière les patrons d'attitudes et de comportements de la personne qui favorisent ou maintiennent les affects dépressifs et elle permet d'identifier ce qui a contribué à la genèse de tels patrons (enfance, relations antérieures, événements traumatiques, stress, etc.). Ce travail d'exploration est jumelé à un encouragement à modifier certains modes de pensée, habitudes et comportements nuisibles et à travailler à l'établissement de mécanismes d'adaptation plus efficaces. Ce traitement combiné permet à la plupart des gens de surmonter la dépression. Le processus est parfois long dans certains cas, mais il ne faut pas perdre espoir, car il y a de la lumière au bout du tunnel! Certaines personnes en ressortent même « grandies », en ayant appris des aspects importants de leur personnalité et de leur façon de fonctionner. Pour d'autres, cela conduit à des remises en question cruciales et des changements de vie significatifs. Ne perdons pas de vue que l'on peut apprendre de la souffrance et que cela constitue la meilleure protection « antidépressive » pour l'avenir! - Chantal Forget, M.Ps. Psychologue RÉFÉRENCES ET LECTURES SUGGÉRÉES :Burns, David, Être mieux dans sa peau, Héritage, 1994.McKean,Patrick, La dépression et les troubles de l’humeur, Stanké, 1991. |
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