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DE LA DOULEUR AÏGUE À LA DOULEUR CHRONIQUETout au long de notre vie, nous sommes confrontés à ressentir de la douleur que cela soit de façon temporaire ou à plus long terme. La douleur est le motif de consultation médicale le plus fréquent représentant jusqu’à 78% des admissions aux services d’urgences au Canada et aux États-Unis1. De plus, des enquêtes effectuées auprès de la population générale au Canada mettent en évidence qu’entre 15 %2 et 29%3 des gens souffrent de douleur chronique. Même si elle n’est pas toujours agréable, la douleur est nécessaire à notre survie, car elle sert de signal d’alarme pour nous prévenir devant un danger potentiel ou pour signaler la présence d’une lésion, d’une infection ou d’une inflammation. L’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) définit d’ailleurs la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une atteinte tissulaire démontrée ou potentielle, ou décrite comme telle». Par cette définition, nous comprenons que la douleur n’est pas juste physique (ex. : sensation de picotement, de brûlure, de lourdeur, de coups de marteau, etc.) mais qu’elle a aussi une composante émotionnelle, car elle peut être ressentie comme étant insupportable, épuisante, pénible, etc. Devant une telle constatation, nous pouvons dire que la douleur est aussi une expérience subjective et personnelle. Ce qui signifie qu’elle est propre à chaque personne et qu’elle peut être vécue différemment d’une personne à une autre selon son histoire personnelle, son milieu culturel, ses expériences passées en lien avec la douleur, ses croyances, ses valeurs, etc. Certes, la douleur est ressentie de façon différente d’une personne à une autre. Mais qu’est-ce qui se passe réellement dans notre organisme lorsque nous avons mal ? En appuyant par exemple notre doigt sur une aiguille, les récepteurs de la douleur, appelés nocicepteurs, qui sont répartis dans presque tout notre corps captent les stimulations douloureuses et émettent un message qui est transmis à la moelle épinière en passant par l’épine dorsale, puis par la suite au cerveau. Le cerveau reçoit le message et l’interprète comme une sensation et une émotion désagréable. C’est-à-dire une douleur ! À son tour, le cerveau envoie un message vers le tissu lésé (dans ce cas le doigt), pour nous amener à enlever notre doigt et ainsi éviter une blessure plus grave. Cette expérience douloureuse ressentie va être mémorisée dans notre cerveau ce qui va permettre à l’organisme de se protéger ultérieurement. La douleur peut se manifester sous différentes formes. Par exemple, en termes de durée, on distingue deux types de douleurs :
On distingue également différents types de douleurs en fonction de leur mécanisme d’origine :
Prise en charge de la douleur Une douleur qui persiste sans que nous soyons devant un danger réel perd sa fonction de signal d’alarme et devient une douleur-maladie, car elle épuise notre organisme. Lorsque la douleur devient chronique, elle handicape notre vie en nous empêchant par exemple de bien dormir, en nous faisant vivre du stress et de l’anxiété. En fait, la douleur chronique peut entraîner des répercussions importantes dans notre vie, et ce, de plusieurs manières. Par exemple, nous amener à ressentir de la fatigue, à avoir une baisse de la libido, à avoir de la difficulté à faire notre sport préféré, à avoir de la difficulté à faire un repas, car cela demande désormais trop de temps, à avoir des difficultés à remplir les heures de travail habituelles, à avoir de la difficulté à se faire comprendre par l’entourage, etc. Parallèlement, nos pensées, nos émotions et nos sentiments vont jouer un rôle important dans notre façon d’agir, c’est-à-dire, notre comportement. Par exemple, si je me dis : « Dès que je me penche un peu, je ressens toujours cette même douleur intense au bas du dos. Je ne peux donc pas aider ma conjointe à passer l’aspirateur ou à faire d’autres taches ménagères, car si je bouge, j’ai peur de ressentir plus de douleur. Donc, je préfère ne rien faire et rester plutôt assis car de cette façon je ne risque pas d’avoir mal ». Ainsi, nous comprenons que devant une douleur chronique, nos pensées, nos émotions, nos sentiments et nos comportements peuvent être altérés et ces altérations peuvent à leur tour exacerber la perception de la douleur ainsi que son intensité. Nous comprenons également que la prise de conscience de toutes nos limitations à cause de la douleur peut nous amener à vivre une grande souffrance ; une déstabilisation émotionnelle qui va à son tour générer des symptômes anxieux et/ou dépressifs. Mais tel que mentionné plus tôt, que la douleur soit aiguë ou chronique, nous voulons qu’elle soit traitée. Toutefois, la prise en charge de la douleur, particulièrement de la douleur chronique, peut être complexe. Elle peut être complexe non pas seulement parce qu’elle tend à résister aux traitements médicamenteux, mais aussi par le fait que nous ne réagissons pas de la même façon à la douleur. Voilà pourquoi, une bonne prise en charge de la douleur, plus précisément de la douleur chronique, nécessite que nous ayons une bonne communication avec notre médecin traitant ou avec les autres professionnels de la santé que nous consultons et qu’une combinaison de plusieurs approches soit considérée : - Approche pharmacologique (analgésiques, antidépresseur, etc.), - Approche physique (acupuncture, massothérapie, etc.), - Approche psychologique (psychothérapie, relaxation, biofeedback, etc.), et - Approche médicale (injection épidurale, implantation d’un neurostimulateur, etc.). Nul doute, nous comprenons désormais que la douleur n’a pas seulement une composante physique, émotionnelle, mais aussi cognitive et comportementale. En ce qui concerne, la dimension émotionnelle, cognitive et comportementale, il existe des traitements psychologiques considérés comme étant efficaces pour traiter la douleur chronique : la thérapie cognitive et comportementale et la thérapie d’acceptation et d’engagement[4]. Des thérapies qui vont nous permettre d’apprendre qu’il est possible d’avoir une qualité de vie, et ce, malgré la douleur ! - Angela Liuzzo, M.A.Ps. Psychologue RÉFÉRENCES ET LECTURES SUGGÉRÉES :Association québécoise de la douleur chronique (AQDC).http://www.douleurchronique.org/ Rivard, M.-J. (2012). Douleur : de la souffrance au mieux-être, Montréal, Éditions Trécarré. Dionne, F. (2014). Libérez-vous de la douleur par la méditation et l’ACT, Paris, Éditions Payot & Rivages.
1 Todd, K. H., Ducharme, J., et coll. (2007). "Pain in the emergency department: results of the pain and emergency medicine initiative (PEMI) multicenter study." Journal of Pain, 8 (6): 460?6.
2 Van Den Kerkhof, E.G., Hopman, W.M., Towheed, T.E., Anastassiades, T.P., Goldstein, D.H. (2003). Canadian Multicentre Osteoporosis Study Research Group. The impact of sampling and measurement on the prevalence of self-reported pain in Canada. Pain Research & Management, 8 (3):157–63 3 Moulin, D.E., Clark, A.J., Speechley, M., Morley-Forster, M.K. (2002). Chronic Pain in Canada – prevalence, treatment, impact and the role of opioid analgesia. Pain Research & Management. 7 (4):179–84. |
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